• Aurore Berthout - modelage, dessin, poésie

    Aurore  BERTHOUT,
    avec l'Association franco-laotienne d’aide aux personnes aveugles
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     Aurore Berthout est devenue aveugle à 10 ans. La petite fille aurait pu se lamenter, s’enfermer dans son malheur, mais elle accepte sa cécité sans se plaindre. "C’est comme ça", dit-elle et continue sa scolarité à l’école des aveugles de Clermont-Ferrand. Plus tard, elle obtient une maîtrise de psychologie. Il ne lui reste plus qu’à passer le diplôme final pour exercer. Las ! Comme elle n’a pas pu lire suffisamment de livres (et pour cause) elle échoue. Une autre façon de lui faire comprendre que son handicap gêne. En dehors d’un professeur qui la juge "bien meilleure clinicienne que la plupart de psychologues de son entourage", personne ne la soutient. Aurore Berthout

    Qui parle de discrimination ? Découragée, Aurore renonce à se présenter au concours. La jeune femme décide d’agir. En 2000, avec son mari, épousé l’année précédente, elle crée une association humanitaire, afin de venir en aide aux enfants aveugles. "Je voulais d’abord travailler en Afrique, explique-t-elle. Mais un copain m’a fait lire un article sur un internat pour enfants non-voyants, au Laos, Home of light. Je l’ai pris comme un signe. Nous envoyons du matériel, des étudiants partent chaque année pour donner des cours de langue et mettre en place des activités d’éveil. Deux psychomotriciennes à la retraite se rendent sur place pour former le personnel. Un système de parrainage a aussi été instauré. Notre soutien est affectif et éducatif ". Aurore a encore du temps à offrir.

    A Gardanne, elle organise des groupes de parole. "Je suis, notamment, à l’écoute de ceux qui souffrent de maladies orphelines, raconte-t-elle. Par ailleurs, j’apporte des renseignements aux personnes épileptiques avec l’association épilepsie Paca. A Bivert, un atelier d’écriture a vu le jour et enfin, à Gardanne j’ai créé des rencontres régulières autour de la littérature et de la musique". Tout ce travail est bénévole. "C’est normal, conclut la jeune femme. L’Etat m’aide financièrement. Moi, je me mets au service des autres". Comme une évidence !